Et non
... ceci n'est pas un blog puisque je ne poste jamais ;-)
Miroslav Tichý, Sans titre, s.d © Foundation Tichy Ocean
Superbe exposition au Centre Georges Pompidou des photographies de Miroslav Tichý. Né en 1926 en Moravie, il commence une carrière de peintre. A partir de 1948, suite à l'arrivée du régime communiste, il retourne dans sa ville natale de Kyjov et commence à se consacrer à la photographie, dont il s'approprie peu à peu les techniques. Vivant dans l'isolement, il réalise quotidiennement des clichés à partir d'appareils photographiques bricolés par ses soins. Ses oeuvres sont empreintes d'une grande sensibilité. Ainsi, jour après jour il photographie les femmes de Kyjov, et laisse transparaître une vision extrêmement subtile et sublimée de la femme. Ses clichés mélangent érotisme, sensibilité, mi-réalité mi-rêve. Ses femmes à la piscine évoquent les baigneuses de ses maîtres en peinture. Les clichés vieillissent dans son atelier, foulés par ses pieds, griffonés, froissés, il accentue ainsi cette impression d'irréalité, de temps qui passe. Son comportement marginal lui vaudra, sous le régime de l'époque, l'internement en établissement psychiatrique dans les années 60 et 70. L'exposition montre outre ses clichés, quelques un de ses appareils photographiques bricolés, faits de carton et de ficelle. L'exposition montre aussi une interview de l'artiste dans son atelier, très émouvante.
L'expo étant désormais terminée, le Centre a édité un catalogue qui retranscrit assez bien l'esprit de l'oeuvre de Tichý.
Mercredi 9 Juillet - Bastille. Magnifique pièce. Les oeuvres de Olivier Debré prennent soudain une nouvelle forme, sous l'inspiration chorégraphique de Carolyn Carlson... N'ayant pas lu le "A lire avant le spectacle" - que je ne lis jamais AVANT le spectacle - je me demande pendant tout le spectacle comment une telle osmose entre les toiles du peintre et les gestes, les mouvements des danseurs est possible. Une vraie réflexion sur les trois dimensions : la ligne, la couleur, la texture ... la musique également avec ce thème qui petit à petit prend de l'importance dans la pièce, comme un "signe" qui revient régulièrement, une ligne qui apparaît et disparaît. Les différents tableaux sont d'une richesse extrême, il y a de l'humour, de la sensibilité, de la violence. Les danseurs bien sûrs sont extraordinaires, et quelle émotion de voir Kader Belarbi passer par ces représentations à une nouvelle étape de sa carrière ...
© Michel Lidvac
En écho au message de James sur Londres, un photographe anglais dont le travail m'émeut et me dérange tout à la fois. Martin Parr a grandi dans la grande banlieue de Londres, quelque part dans le Surrey, près d'Epsom. Une enfance et une adolescence qualifiées par Parr lui-même pleines d'ennui. Est ce cela qui l'a conduit à collectionner des "Boring Postcards" (rassemblées en 99 dans un petit recueil édité par Phaidon), ou à travailler sur la série "Bored Couples", où figurent des couples anonymes, jeunes et moins jeunes, installés au restaurant ou au café et qui visiblement s'ennuient à mourir... Mais mes séries préférées sont sans conteste "Think of England" (96-2000), Common Sense (1995-1999) et "The Last Resort" (photo infra (c) Martin Parr). Des images déroutantes, dérangeantes mais pleines de sensibilité et de tendresse. A découvrir le travail de Martin Parr édité chez Phaidon.